samedi 30 avril 2016

Et le Danois dans tout ça?


Si il y a bien quelque chose que je trouve cool, c'est savoir parler beaucoup de langues différentes. Dans ma liste de langues que j'aimerai bien savoir parler un jour, j'ai en vrac: le Danois, le Finnois, le Coréen, l'Allemand et dans une moindre mesure, le Chinois et le Japonais. Bien entendu le Danois est numéro 1 dans mes priorités!

Pour le moment je me suis beaucoup reposée sur mes lauriers, l'Anglais me permettant de me faire comprendre quasiment partout en Europe et avec mes bases d'Italien et beaucoup de mouvements des mains, j'avais même réussi à survivre en Italie avec ce que j'avais appris à l'école il y a très longtemps. L'Espagnol par contre est partie dans les limbes, je pourrais éventuellement le lire mais la partie orale est juste impossible.

L'apprentissage d'une langue se fait toujours sur plusieurs niveau. De mon point de vue la difficulté va dans cet ordre:
  • Savoir lire
  • Savoir écrire
  • Savoir comprendre à l'oral
  • Savoir parler
Si je regarde mon expérience avec l'anglais, je suis quasiment bilingue à l'écrit, j'ai un très bon niveau de compréhension oral (variant selon les accents) par contre, j'ai un niveau très médiocre à l'oral avec un accent Français très épais (so charming!) et une difficulté certaine à trouver les mots qui pourtant arrivent de manière fluide sur le papier.

J'imagine sans peine avoir les mêmes difficultés avec le Danois.

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Ne faites pas pleurer le hibou en ratant des leçons!
 
Cela fait déjà un bout de temps que je suis les leçons de Danois sur Duolingo. Comme je ne m'étais jamais imposée de date limite, ma progression a été plutôt lente, avec mon arrivée au Danemark, j'ai donc du augmenter ma fréquence de leçons un peu plus drastiquement. J'ai toujours eu l'impression d'avancer particulièrement lentement, vu que je passe les 3/4 de mon temps à réviser les leçons précédentes. Je veux dire, si je n'ai aucun mal à retenir la plupart des mots vu leur similitude avec l'Anglais, le Français ou l'Allemand,  j'ai BEAUCOUP plus de mal à me souvenir (et à prononcer) des mots comme: målsætning (objectif), vanskeligheder (difficultés), offentligheden (public) et autres qui, quand je les rencontre pour la première fois, me font éclater d'un rire nerveux et immédiatement passer à la suite.

Bon, d'accord, j'ai en gros beaucoup de mal à me souvenir des mots de plus de trois syllabes qui donnent l'impression d'avoir été écrits par un chat sur un clavier.

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Quoi, vous avez un problème avec mon orthographe?
 
Quand à les comprendre... Jouons à un petit jeu: Comment prononcer le Danois!
  1. Prenons le mot pour Difficultés: Vanskeligheder
  2. Maintenant cherchons les lettres que l'on ne va pas prononcer pour des raisons que tout le monde ignore, mais c'est comme ça: Vanskeligheder
  3. Vanskeligheder se prononce donc: Vann-skeu-li-heure
Limpide n'est-il pas? Dans le même genre, prenons un mot assez courant dans les conversations.
  1. "Bien entendu" - Selvfølgelig
  2. Même chose qu'au dessus: Selvfølgelig
  3. On prononce donc: Self-eu-lii
Tellement pratique... Au moins on comprend pourquoi une des phrases les plus courantes en Danois c'est "Hvad siger du?" (Va! sire doux) aka "Qu'est ce que tu dis". Il va sans dire que je la connais bien celle là. Par cœur même à force de l'entendre et de la dire.

Au moins avec Duolingo, j'étais sûre d'apprendre des phrases extrêmement utiles dans la vie de tout les jours, n'est ce pas:


Well, the price was right...

Pourquoi as-tu acheté un vaisseau spatial à l'étrange personne sans dents.

Bon, bref. Duolingo c'est très bien, ça me permet de lire mon courrier (relativement) et de comprendre quelques mots de ci de là. Mais c'est clairement insuffisant.Même si j'ai récemment terminé tout mon arbre!

Tadaaa!

On dit souvent que l'intégration commence par la connaissance de la langue, c'est pour cela que la ville de Copenhague (j'ignore si c'est également le cas ailleurs) offre gratuitement des cours de Danois à tous nouveaux arrivants munis de leur numéro de CPR. C'est dire si j'avais hâte de l'obtenir et que je me suis inscrite dans une école dans l'heure qui a suivi l'obtention de mon numéro.

Il y a des restrictions bien entendu. Une fois le CPR obtenu, on a 5 ans pour commencer les cours. Une fois commencé, on a 18 mois pour terminer tout le cursus.  Le volume total est de 250 heures, réparties en 5 modules de 50h validés par des tests.

Mon école proposait 3 créneaux horaires, matin, après midi et soirs. Sans trop d'hésitations je suis partie sur une base "intensive". Mes cours sont de 8h45 à 12h15, 2 à 4 fois par semaine et selon les échos que j'ai eu, il faut s'attendre à deux ou trois heures de travail personnel en plus chaque jours.

Alors... sachant que ça fait bien 17 ans que je n'ai pas suivi de cours, que les cours durent 3 heures avec seulement une demi-heure de pause et que j'ai depuis le temps le taux d'attention d'un chiot qui découvre le jardin, quelle est la probabilité que mon cerveau explose dès le premier jour?

Il va sans dire que je suis assez impatiente de commencer! Miklos commence également ses cours bientôt, par pur hasard, le même jour que moi: aka: ce mardi. Contrairement à moi, Il n'a pas eu à s'inscrire dans une école, les cours sont gérés par sa boite, il aura 3 heures de cours par semaine de 17h à 20h tous les mardis, directement dans les locaux de sa société avec ses collègues de travail. Il est gâté je vous dit.

Pour le moment j'ai uniquement mon emploi du temps pour les deux prochaines semaines. Mardi et mercredi pour la semaine #1 et mardi, mercredi, jeudi pour la semaine #2. Soit 15h de cours déjà posés.J'ai peur, mais j'ai hâte!


jeudi 21 avril 2016

Tourte à l'oignon

Je suis rarement à la lettre des recettes, je me contente de me balader sur internet pour trouver des inspirations. Quand je suis tombée sur une chaîne youtube qui propose des recettes du 16eme, 17eme et 18eme siècle, j'ai évidemment plongé dans un puits sans fin d'idées et de "Je dois absolument essayer ça!".



Cette recette de tourte à l'oignon du 18ème siècle m'a rapidement fait de l’œil. Surtout avec son mélange de pomme/Pomme de terre/oignon.

Pour la pâte, j'ai évidemment improvisé avec les moyens du bord. J'ai utilisé comme farine un mélange de fécule de pomme de terre, tapioca et farine de riz gluant, un peu plus difficile à manipuler que une simple farine de blé, mais on fait avec ce qu'on a. Le résultat, une pâte croustillante mais avec une bonne tenue. Facile à manipuler.




Une heure de cuisson à 180°C et tout est partit en moins de 30 minutes. L'Intérieur était parfaitement cuit, bien juteux avec un bon petit goût sucré à cause de la pomme.


Mon seul regret: ne pas avoir une sauce au jus de viande pour arroser le tout. A refaire absolument!

mardi 19 avril 2016

Marlène contre la bureaucratie: Partie 3

Partie 1: où l'on réalise que certaines personnes ont eu beaucoup de chance

Partie 2: où on doit se déplacer... beaucoup

Une semaine et un jour après avoir donné mon dossier complet à la State administration, je reçoit le premier courrier à mon nom: mon certificat d'enregistrement sur le territoire. Le plus difficile était passé, ne restait plus qu'à retourner à International huset pour obtenir mon fameux numéro CPR et la carte qui va avec.




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Le choix des couleurs jure quand même un peu... Vous auriez la même en bleu? Non? Bon d'accord...


Et là, vous pouvez vous demander: "Mais c'est quoi ce numéro, il sert à quoi?"

Alors, pour faire simple, le numéro de CPR est un numéro unique à un individu et qui sert à l'identifier d'une manière sure. Un peu comme un numéro de sécu. Il est utilisé quasiment partout que ce soit pour tout ce qui est public (administration, sécu, médecin) mais également dans le privé, entre autre pour ouvrir un compte en banque, s'inscrire à la librairie, avoir une carte annuelle à la salle d'escalade, ouvrir une ligne internet ou téléphonique... Obtenir un CPR donne également accès et ce pour 5 ans à des cours de Danois gratuits et c'est surtout ça qui me faisait de l’œil depuis le début.

En gros, sans CPR on est extrêmement rapidement bloqué d'où mon impatience pour l'obtenir. Heureusement, ce numéro est relativement facile à avoir puisqu'il ne nécessite que:
- Une adresse au Danemark
- Le fameux Personal/Alien ID que j'ai eu du mal à obtenir.

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Vous pensez quoi de ma nouvelle coiffure? Seyante non?

Ayant reçu le fameux ID le samedi, j'ai décidé tout naturellement d'aller a International Huset le lundi matin première heure. Je vérifie sur leur site les horaires d'ouverture et je vois 9h. Pas de soucis, je part donc avec Miklos le matin puisque les horaires et le trajet coïncide plus ou moins.

On suit donc mon chemin fétiche, on se dirige vers la gare de Enghave, bifurque à droite dans Vesterbrogade, juste en face de la rue où j'ai loué un appartement il y a 4 ou 5 ans. Et là on découvre les joies des heures de pointes. Pas des voitures hein, elles sont toujours données négligeables. Mais les heures de pointes en vélo.

Bien entendu, Vesterbrogade est une rue de taille moyenne, on est loin des heures de pointe sur le Dronning Louise Bro, mais quand même. Bloquée derrière une fille qui pédalait lentement (sérieusement, elle dépassait à peine les 18km/h! Sur ce tronçon on est facilement à 28/30 en vitesse de croisière) impossible de trouver un créneau pour pouvoir la doubler, on était en permanence doublés par des cyclistes qui avaient vite fait de disparaître de notre vue. Bref, c'est dans ces cas là que je me sens un peu Danoise, quand je râle derrière les vélos lents.

J'abandonne Miklos juste avant la gare centrale, et arrive vers 8:45 à International Huset. Un peu d'avance, mais j'ai tout mon temps. Une fois rentrée, je vais pianoter le terminal pour voir si il est déjà activé

"Le service CPR number ouvre ses portes à 10h"

WHHHHHHHHHHHHHAAAAAAT!

Bon, là je ne comprend pas. J'ai vérifié les horaires d'ouvertures, c'était marqué 9h, pourquoi maintenant c'est 10h! Une seule conclusion s'impose, International Huset me hait et veut me faire payer cher le fait d'être si proche d'avoir mon CPR number. Je ne vois pas d'autre explications.

Et donc, je suis partie pour une longue attente, alors que je me demande si je ne vais pas sortir faire une balade, un mec arrive et me demande dans un anglais approximatif comment il peut s'inscrire.



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Bonjour, moi c'est Marlène et j'ai un tonnelet. Vous désirez, rhum, gnôle, tequila?

Je lui explique donc que le terminal pour le CPR n'est pas encore actif car le service n'ouvre qu'à 10h. Et là, l'erreur. Voyant qu'il a les mains bien vide, je lui demande si il est bien passé par le service State administration avant. Et bien entendu, il n'avait aucune idée de quoi je parlais. M'avisant qu'il était originaire d'Espagne et donc d'Union européenne, je me trouvais un peu dans mon élément. Je me suis donc retrouvée à l'aider à faire ses photocopies et rédiger son dossier. Rédiger oui, car il avait beau savoir écrire apparemment mon écriture lui plaisait plus et donc j'ai dû tout écrire à sa place. Une fois son dossier prêt (relativement) je lui ai donné l'adresse du Statsforvaltningen puisque ce service n'est pas ouvert le lundi à IH. J'ai de forts doute sur son taux de réussite, anglais approximatif, il vit à l’Hôtel mais n'a pas apporté de preuves d'hébergement, pas de travail, sans doute pas de ressources suffisantes... Bref, je lui ai souhaité bon courage, car il en aurait bien besoin. 

09:30, je me sert un thé, un mec du Ghana me salue et me félicite de ma serviabilité. Il était présent lors de mes déboires avec l'autre gars. On discute un peu puis je me dirige vers un des terminal afin de réserver ma place.

09:40, je discute un peu avec le mec juste derrière moi. Il est Anglais et a eu son Alien ID le matin même.

9:42, il y a une queue monstre sur tous les terminaux. M'en fiche je suis #1 sur le mien.

09:45, je commence à vérifier toutes les minutes si le terminal est actif

09:55, terminal toujours pas actif

09:56: terminal actif! Je pianote dans les menus, me plante! Perd quelques précieuses secondes à essayer de comprendre ce qui se passe, revient en arrière, sélectionne le bon critère et obtient mon ticket! Je suis seconde sur la liste! Je jette un regard noir au mec qui m'a doublée de vitesse et vais attendre un peu plus loin que l'on m'appelle. L'anglais est #4 par ma faute :(

10:02, on appelle mon numéro!

Et là, c'était assez surréaliste. Quand on pense administration, on pense un peu à ça:



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Donc, vous voulez votre numéro de CPR, c'est ce que nous allons voir.


Sauf que non, rien à voir. La fille qui s'occupait de moi était dans la bonne trentaine, souriante. On s'est bien entendu et on a au final bien discuté pendant que l'on s'occupait de mon dossier. On a papoté de la vie à Paris, de celle à Copenhague. De la langue Française et de son orthographe si compliquée, de la langue Danoise et de sa prononciation impossible. Bref, excellent contact et on a même bien ri ensemble.
Elle a donc édité mon numéro de CPR, m'a donné deux enveloppes de bienvenue qui contiennent des tickets pour une heure de badminton gratuit "Comme ça tu pourras y aller avec ton copain", elle s'est également occupé de mon nemID (ça j'y reviendrai une prochaine fois). Bref j'ai été chouchoutée.

Toute contente d'être enfin Citoyenne de Copenhague, je me redirige vers la salle principale pour demander des renseignements sur les cours de langues. Je prend un nouveau numéro, il y a juste 3 personnes avant moi. Alors que je patiente, une fille ce coup ci m'adresse la parole. Je vois bien dans ses mains des numéros pour TOUS les services ouverts (CPR, Jobindenmark, Taxes...) et là j'ai à nouveau un mauvais pressentiment. 





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Mojito, Caïpirinha, Long island?

Et bien sur, ça ne manque pas. Elle voulait juste obtenir un numéro de CPR et était complètement perdue. Elle aussi vient d'Espagne, du coup je lui demande si elle a bien rempli le dossier pour avoir son Alien ID. Elle me dit que non, je vais lui récupérer dans la pile de documents en libre service et lui donne. Elle me remercie et disparaît. 

Alors que je repart avec ma liste d'écoles de danois, je la recroise dans l'entrée en train de boire un café, elle m'alpague en me demandant si j'avais terminé et là, encore une erreur. Je vais lui chercher le document qui lui indique toutes les étapes de la procédure qu'elle aurait pu trouver elle même >_< Et rebelotte, me voilà en train de l'aider à faire ses photocopies et à remplir son dossier. Je dois VRAIMENT avoir une belle écriture en lettre capitale puisque tout le monde veut que j'écrive à leur place. En passant, si vous avez besoin d'aide pour déchiffrer une carte d'identité Espagnole, pas de soucis, maintenant je gère.

Bon, son cas était moins compliqué que le gars du matin même si il y avait quand même des trucs très louches. Je lui ai souhaité bonne chance aussi et puis j'ai fuis sur mon magnifique Flying Dutchy (mon vélo pour ceux qui n'ont pas suivi) roulant vers de nouvelles aventures!

Tout ça pour dire que je suis une Citoyenne de Copenhague maintenant, et si vous connaissez un moyen de retirer ce ****** de tonnelet de mon cou, je suis preneuse :p

Marlène contre la bureaucratie, Partie 2

Voilà déjà quelques temps que j'ai eu affaire pour la première fois à la bureaucratie Danoise. Forts de notre expérience et échec passés, nous avions décidé de remettre la tentative suivante à après Pâques et après la première fiche de paye de Miklos, juste au cas où. Rappel de la situation, afin d'obtenir un numéro de CPR, il faut que j'obtienne le droit de résider au Danemark, pour l'obtenir il me faut fournir une photo d'identité, pièce d'identité et le motif pour lequel je supporte ma demande. Les motifs étant:
- J'ai un travail au Danemark (nop, pas encore)
- Je suis étudiante (non plus)
- Je suis mariée à quelqu'un qui vit au Danemark ou en couple depuis plus de 3 ans avec preuves à l'appui (c'est une possibilité à envisager)
- J'ai suffisamment de ressources pour vivre ici (dans mon cas, j'ai un Miki)

Ce coup-ci, nous avions prévu un bon plan de bataille. Mon dossier était monté, vérifié. Re-vérifié. Re-Re vérifié. Trié, classé, re-classé. Bref, je devenais un peu paranoïaque, j'avais le sentiment que quelque chose allait rater et je ne savais pas quoi. Nous avions bien vérifié le service par lequel je devais passer (state administration)  ses jours d'ouverture (mardi et mercredi), et évidemment ses horaires (11h à 15h). Nous avons donc décidé de se retrouver le mardi 6 Avril à 11h à l'International huset comme ça, en cas de problème on pouvait toujours se rabattre sur le mercredi pour ne pas avoir a attendre une semaine supplémentaire.
Ce coup-ci, plutôt que de prendre le train, j'ai fait le trajet en vélo parce que comme toujours à Copenhague, c'est clairement plus pratique. C'est avec une très confortable avance et des cuisses qui chauffaient un peu que je suis arrivée à l'International Huset, j'ai donc eu plein de temps pour stresser, consulter la documentation, refaire un des documents pour corriger une rature, stresser, tourner en rond en buvant une tasse de thé en attendant l'ouverture des terminaux. Même si dans mon cas, je devais dans tous les cas attendre le message de Miklos pour m'avertir qu'il était en route.

Je ne sais pas si c'était l'effet Pâques et son week-end de 5 jours, mais en tout cas l'International huset était pleine à craquer, ce qui veut dire beaucoup beaucoup d'attente. Quand Miklos m'a envoyé un message vers 11h pour me dire qu'il ne serait pas là avant midi, j'ai pris mon mal en patience. 11h10, un second guichet ouvre pour la state administration. 11h20, la troisième personne est appelée. 11h25, je remarque vaguement du coin de l’œil une dame avec des papiers jaunes dans les mains se diriger vers les machines. 11h35 alors que la foule est un peu plus éparse, je remarque les fameux papiers jaunes placés sous les machines. Curieuse, je vais voir ce qu'ils disent.

"En raison d'un nombre de place limité, la state administration est complète aujourd'hui, veuillez vous diriger vers la Statsforvaltningen à København V"

...

On respire, calme, pensées joyeuses, petites pâquerettes.  J'envoie un message à Miklos immédiatement pour lui dire de ne pas se déplacer, ensuite j'avise. Après vérification sur la carte la Statsforvaltningen se trouve à Sydhavn, en clair près de chez nous et ça ouvre à 8h du matin, en gros bien avant le petit déjeuner de Miklos. Bref, c'est clairement plus pratique pour nous deux vu qu'après tout je peux me déplacer quand je veux à l'IH. Donc, par dépit, je vais faire du shopping au supermarché chinois à coté où j'ai acheté de quoi faire mon kimchi.

Essai n°2: Échec mais nous avons une adresse.

Le lendemain matin, tout frais du vent DANS TA FACE et fringants nous enfourchons nos vélos pour aller de bonne heure à la Statsforvaltningen. Même en arrivant vers 7h45, il y avait déjà quelques personnes avant nous. A 8h, la porte s'ouvre, à 8:00:25, seulement 25 secondes après l'ouverture de la porte, nous obtenons notre numéro: on est les 6èmes.

 Si ça c'est pas une efficacité et une ponctualité redoutable

Et là encore de l'attente, je vérifie pour la énième fois mon dossier. Met les documents dans l'ordre. Vérifie que tout est bien rempli. Décide de changer l'ordre des papiers et 20 minutes après notre arrivée, c'est notre tour.
Je donne mon dossier, copie de la carte d'identité, carte d'identité, tout est accepté sans sourciller, mon dossier a bien l'air complet. Je respire un peu. Arrive la partie compliquée: pourquoi je peux prétendre rester ici. Aka: la partie où j'ai besoin de Miklos. Sauf que une feuille de salaire ne suffit pas, il en faut au minimum 3.

Damn...

On vérifie si on peut passer par la case "couple" vu qu'on a des quittances de loyer qui datent d'il y a plusieurs années sauf que la procédure est beaucoup plus longue (jusqu'à 6 mois d'attente) et demande beaucoup plus de paperasse. On voyait bien que l'idée n'enchantait pas la personne derrière le guichet plus que nous. On oublie donc.

Damn, damn...

Restait l'option la plus simple: l'attestation employeur de Miklos soit le même papier qu'il avait donné pour avoir son ID et qu'il avait oublié lors de son premier essai. Comme quoi, l'histoire se répète.

Essai n°3: Échec mais nous savons ce qu'il nous manque!

Avec une attestation employeur complétée, nous sommes retournés à la Statsforvaltningen le vendredi. Malgré une arrivée encore plus précoce, la queue devant la porte était plus longue que la première fois. Ce coup-ci on est les 8èmes.
On patiente une demi heure en regardant la salle se remplir petit à petit. Et c'est notre tour.

On croise les doigts très fort.

Ce coup ci tout se passe bien! Mon dossier est complet, vérifié, accepté! Contrairement à Miklos qui a eu son ID immédiatement, mon dossier nécessite jusqu'à deux semaines de traitement avant que je puisse recevoir mon ID, une broutille.

Essai n°4: Victoire! Mon dossier est accepté!

Ne restait plus qu'à attendre le courrier me donnant mon numéro personnel montrant que j'ai le droit de rester dans le pays. Yay.


Résultat de recherche d'images pour "saint bernard" 
 Spoiler pour la suite, apparemment, ceci est mon animal totem.

dimanche 17 avril 2016

Soirée à Tivoli

Même si hier la journée était plutôt morose, le ciel s'est complètement dégagé en début de soirée. Suffisamment tôt pour que l'on puisse prendre notre premier apéro sur la terrasse du salon (emmitouflés dans les plaids, il ne faut pas exagérer non plus) en prenant un bon bain de soleil. Puisque le beau temps persistait, on est partit passer la soirée à Tivoli. Juste histoire de se balader et de vérifier que tout était comme avant. Et oui c'est le cas! Vivement le début de la saison des concerts de musique classique. J'ai hâte.







On a toujours besoin d'un plus petit que soi

Même si ça arrive rarement quand il s'agit de mes main qu'une certaine personne chère à mon cœur à décrit comme "Pas finies" (Oui maman, je parle de toi :p). C'est certain, j'ai beaucoup de mal à pincer certaines prises à l'escalade et je peine grandement à atteindre une octave sur le piano. Mais à part ça, je le vit plutôt bien.

Ce week-end était dédié à l'aménagement de notre salon. Oui, encore. So on avait une bonne base avec notre canapé, bibliothèque, malle, il manquait quand même toute la partie Hi-fi, consoles, dvd. On avait conservé notre meuble de Courbevoie, il fallait juste percer les trous pour l'installer. Pas de problème, Miklos est un pro de la perceuse, il faut juste vérifier deux fois au moins l'emplacement des marques. L'installation s'est faite sans problème, Miklos a travaillé avec une précision exceptionnelle. Pas un jour, pas un meuble de quinconce. Bref, ça en jette:

Les murs sont encore un peu vide, mais on y travaille.

Donc oui, ça en jette, si on oublie le bordel de câbles qui gâche un peu la vue. D'autant plus que cela peut se voir depuis l'entrée, il fallait faire quelque chose à ce sujet, et vite! L'option la plus simple était de dissimuler les câbles avec quelques éléments de décorations à placer au dessus du meuble, ou faire un coffrage. La première solution paraissant moins compliquée à faire, on s'est dirigé vers le centre commercial de Fisketorvet qui se trouve à quelques kilomètres de chez nous. Un broutille quand on est en vélo. Notre but: le magasin de bricolage ou le magasin de décoration et, tant qu'on y est, la boutique de Froyo (Frozen yogurt) puisque c'était presque l'heure du goûter et qu'on allait pas se laisser abattre.

Sans trop de surprise, la boutique de bricolage proposait des cadres/tableaux. Mais toujours les mêmes thèmes éculés des paysages New-Yorkais, des tableaux zens avec des fleurs d'Ylang-ylang. Ou pire des paysages sous-marins qui donne plus l'effet visuel d'un métro aux heures de pointes puisque apparemment l'artiste a voulu faire apparaître toute la faune maritime dans un seul tableau. Bref, rien de très engageant.

Nous nous sommes donc dirigés vers notre seconde option, le magasin spécialisé dans la décoration (et extrêmement cher) mais avant, escale à la boutique de craft/travaux manuels, puisque Miklos a encore déchiré son jean et j'avais besoin d'une pièce pour le réparer. (Est ce que j'ai parlé de la quantité de couture que j'ai fait depuis qu'on est arrivé? Alors que je n'avais pas touché à une aiguille en 10 ans, ici j'ai tout à repriser. Miklos dit que c'est une corrélation forte... pff)

Pendant que je récupère la pièce nécessaire et bade un peu devant les tissus proposés dans ce magasin (so darling!), Miklos avise deux canevas blancs. Bon, je suis moyennement convaincue par l'idée de décorer nous même les canevas. J'ai en effet pas vraiment la fibre artistique et Miklos non plus. Mais il arrive quand même à me persuader en disant qu'au pire, les canevas pouvaient rester blanc après tout et nous pouvions prétendre avec conviction que c'est librement inspiré de l’œuvre Carré blanc sur fond blanc de Malevitch. Sans le carré bien entendu.

Adjugé vendu donc, Miklos avait bien prévu son coup et apporté avec lui deux tendeurs pour pouvoir fixer nos achats sur son vélo. Arrivés à la maison, il s'est vite aperçu que la descente des escalier pour aller au garage à vélo aurait été un peu compliqué avec les cadres sur sa plage arrière, il retire donc le sac et je m'occupe de les descendre dans mon panier. Et là pendant que je suis en train de ranger mon vélo, j’entends Miklos grogner très fort.

Un des tendeurs s'était enroulé dans la roue, déraillant complètement la chaîne et s'était bloqué dans un des rayons de la roue. Bref, la cata.

Je vois Miklos s'escrimer en grognant très fort du coup je lui propose de le faire à sa place en avançant deux excellent arguments. Un, j'ai des petits doigts et ça aide pour ce genre de travaux et de deux, j'ai souvenir d'avoir déjà remis en place des chaînes déraillées au moins deux fois. Donc, je suis une professionnelle!

Vélo à l'envers, on travaille doucement et j'arrive enfin à déloger le tendeur qui a bien souffert dans l'histoire! Première étape résolue.

Étape suivante: remettre la chaîne en place. Il m'a fallu un peu de temps pour retrouver la technique (la dernière fois que j'ai fait ça c'était il y a 25 ans au moins, j'étais un peu rouillée), arriver à donner suffisamment de mou pour pouvoir remettre la chaîne sur ses piques, mais après quelques minutes, tadaa! Danny bike est prêt à repartir sur les routes, fièrement!

Et là arrive un nouveau problème. Le vélo est réparé, certes. Mais maintenant il faut rentrer à la maison. Ce qui n'est pas évident quand on a les mains dans cet état:


Il est pas beau notre garage à vélo? Ce serait dommage de le salir!

Mes mains sont définitivement hors d'usage. Heureusement celles de Miklos étaient un peu plus propre. Problème numéro 1: trouver les clef de l'appartement. Miklos essaye de pêcher ses clef qu'il pense être dans la poche de sa veste. Veste claire avec les doigts plein de cambouis, bonne idée n'est ce pas. Sauf que non, pas de clef facilement atteignable. On décide donc de plutôt piocher les clef qui sont dans mon sac. On l'ouvre tant bien que mal, on le retourne en le saisissant avec les coudes et on vide le contenu sur le sol. Mes clef sont là. Miklos peut s'en saisir et aller à la maison se laver les mains pendant que j’attends tranquillement son retour puisque l'on a pas mal de trucs à remonter.

Comme le disait Miklos avec philosophie: "Il fallait bien faire la connerie au moins une fois!" et au moins pour le coup, mes petites mains pas finies ont bien été utile. Reste la grande question: qu'est ce qu'on met sur les canevas?