vendredi 1 avril 2016

Invasion d'objets! Quelle angoisse.

Hier était une journée riche en émotions. Après le départ des déménageurs, j'ai pu commencer à fouiller les cartons pour trouver ce qui était le plus important à mes yeux à ce moment là: la bouilloire et le thé. Il faut bien reconnaître qu'après un mois à boire de Kashmir tchai dans de l'eau bouillie à la casserole, je commençais à n'en plus pouvoir de ce thé épicé et je rêvais même des thé en sachets saveur insipide qui auraient été un changement bienvenu.

Heureusement que Marlène de passé avait (presque) bien fait les choses, et tous les cartons contenant le nécessaire à thé étaient bien indiqués, il ne m'a donc pas fallu longtemps pour tout dénicher. Les thé sortis, la bouilloire et mon mug lavés, j'ai pu choisir mon favoris du moment (Kusmi Saint Petersburg pour les curieux) et m'installer sur mon tabouret pour apprécier pleinement cet instant. Un délice.

 Cette petite pause savourée, je décide de me remettre au travail et là, la réalisation. La salle de bal qui me plaisait tant avait disparue, à sa place un amoncellement de cartons à la propreté douteuse, des trucs, des bidules, des machins. Partout, dans tous les coins, le désordre rendait l'appartement oppressant, oubliés l'espace, la lumière et les grandes baies vitrées, tout ce que je voyais devant moi était un spectacle déprimant. Tout notre espace de vie était envahit par des trucs, nos trucs certes mais le manque de place était suffoquant. Les humains n'avaient plus de place dans ce salon.

Et là, c'était la panique. J'avais devant moi tous ces objets dont il faut s'occuper, les nettoyer, leur trouver une place, en prendre soin, les remplacer si nécessaire, les sauver en cas d'incendie. Et puis on est ici que temporairement, il va falloir à nouveau les emballer, empaqueter, déplacer, stocker. Tant de responsabilités et de travail pour des objets qui sont sensés nous servir... Est ce qu'il y aurait un adulte dans la salle? :(

Pour éviter de criser complètement, j'ai donc déplacé tous les cartons. Tous stockés dans la première chambre, bien étalés pour faciliter leur accès. J'y perd mon dos mais retrouve ma salle de bal. Grande respiration. On va faire les choses dans l'ordre.

Retrouver l'aspirateur, lui donner un coup de chiffon, retrouver les sacs d'aspirateur, les différents embouts. Tout ça n'est pas trop difficile et me permet de faire le ménage. Après je met en place le canapé que l'on avait disposé de manière à en faire un lit, d'ailleurs, je peut à présent faire le lit dans la chambre, dénicher les draps, les aérer. Retrouver les couettes. Les aérer. Faire le lit. La chambre est vite prête voilà une nécessitée comblée.

On retourne dans le salon. Ma malle est bien placée en face du canapé servant d'espace de stockage et de table basse. Elle a bien résisté au déménagement mais d'un autre coté, vu son état puisque j'ai décidé de la garder dans son jus au lieu de la rénover, un accroc de plus ou de moins ne se verrait pas.

J'ai une étagère que je traîne depuis mon appart à Denfer. En bois brut, son avantage est de n'avoir besoin d'aucun outils pour la monter, celle là je savais quoi en faire bien avant son arrivée, elle sera dans la cuisine pour toutes les plantes aromatiques que je compte avoir. Sans outils ok. Mais par contre il faut de la force dans les mains. Impossible de placer parfaitement le dernier pied, tant pis, ça ne se voit pas. Enfin, Miklos n'a rien remarqué.

On a de quoi dormir, de quoi s’asseoir et ensuite? De quoi a t'on vraiment besoin. D'une table pour manger et des chaises. Les chaises c'est facile, j'ai juste à leur donner un coup de chiffon. La table est en deux morceaux, pareil coup de chiffon. Je met en place la structure des pieds et vais pour placer la planche.

Bah, où ils sont les vis?

Je vérifie ma liste des contenus des cartons. Pas de mention des vis de la table.

Oops.

C'est en traînant les pieds que je me dirige vers la première chambre. Je sais exactement ce que je vais devoir faire et cela ne m'enchante pas. Je vais devoir ouvrir et fouiller chacun des cartons pour trouver ces vis. Je le sent mal. Armée d'un couteau, j'éventre tout ce qui est en face de moi.

Pas de vis...

Je suis au bord de la crise de nerf et j'imagine le pire. Est ce qu'on aurait oublié de les emballer? Ou alors juste scotchés sur la table et ce serait tombé pendant le transport, est ce que l'on va devoir trouver d'autre vis? Est ce que ce sont des vis standards de toute façon? Bref, l'un dans l'autre, j'essaye de me raisonner, les vis ne peuvent être QUE dans un carton. Je me remet à fouiller une nouvelle fois.

Toujours rien...

Miklos arrive sur ces entrefaites, admire le coin salon, est horrifié par le bordel dans la chambre #1. Je lui explique mes mésaventures. Que Marlène du passé n'est qu'une idiote qui n'est pas fichue de noter convenablement le contenu des cartons surtout quand il s'agit d'un truc important. Miklos réfléchit, sans doute au fait de devoir vivre avec quelqu'un d'aussi stupide et au sens de sa vie sur terre.

- Mais en fait,  je crois que c'est moi qui ai rangé les vis de la table dans un des cartons que j'ai fait.

Bon d'accord, on a un indice, ça s'arrange. Quel carton? Trop longtemps, il s'en rappelle plus.  Arg. Retour à la case de départ.

Et bien, il va aider à fouiller pour la troisième fois les cartons à la recherche des mystérieuses citées d'or. Ou des vis. J'en viens à penser que nous avons autant de chance de trouver l'un que l'autre. Comme le monde a un sens précieux de l'ironie, c'est dans l'avant avant dernier carton que Miklos a trouvé les fameuses vis, bien cachées sous un tissus opaque. Joie, on peut enfin avoir une table!

Et on en profite immédiatement pour fêter ça. Notre premier repas assis à table et pas à moitié sur le canapé ou debout dans la cuisine. Le tout avec vue sur le jardin. C'est la fin du camping, on est vraiment chez soi!

Après le repas, Miklos en profite pour monter la bibliothèque que l'on place juste à coté du canapé. Il reste de la place sur le mur du fond, parfait pour le piano. Voilà notre salon est prêt, la chambre également. La salle de bain l'était depuis notre arrivée. Je n'ai pas l'impression qu'on ait besoin de grand chose d'autre, on a déjà l'impression de baigner dans le luxe.

Mais alors... On fait quoi de tout le reste?



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