dimanche 27 mars 2016

Il fallait bien se dégourdir les jambes

Quand on est revenus des courses hier en tout début d'après midi, on a vite constaté que l'on allait devoir faire face à un léger problème. Plusieurs en fait car apparemment (et bien entendu à l'insu de notre plein gré), certaines denrées du genre sucrées s'étaient glissées dans notre panier. Il était évident que notre grande force morale n'allait pas résister longtemps face à des flødeboller pour moi et un paquet de salmiakki pour Miklos, nous avons donc décidé dans un grand élan de courage de fuir l'appartement et d'aller se balader, loin. On regarde rapidement (enfin je regarde) la carte de Copenhague et j'avise une grosse tâche verte au sud est de chez nous, il y a l'air d'y avoir un lac séparé de la mer par une fine bande de terre, une partie de cette zone est marquée NR, natural reserve? ça me parait plutôt bien.

Accompagné de Dutchy (c'est mon vélo) et Danny (celui de Miki) nous sommes donc partis vers Kalvebod Fælled, Wikipedia nous apprend que c'est en fait une terre reconquise à la mer un peu à la Hollandaise. Deux pompes et des digues se chargent de garder la terre sèche. A la base, cette terre était utilisée par l'armée pour s’entraîner aux tirs d'artillerie, cette occupation s'est terminée dans les années 80 et cet endroit a été reconvertit en réserve naturelle pour oiseaux et finalement ouvert au public en 2010 lorsque le déminage *tousse* à été terminé. 

Le beau temps était avec nous avec juste un peu de vent pour rafraîchir.  La route à suivre était scénique, une piste cyclable complètement isolée des voitures qui longeait la mer. Pendant les premier km on longeait quand même de loin un des périphérique et si on ne voyait pas les voitures on les entendait quand même un peu. Mais au bout d'un moment les voitures bifurquaient vers la presqu’île d'à coté et nous, on se retrouvait au calme. Quelques km plus loin, on arrive à l'entrée de la réserve naturelle. Une porte à franchir et l'horizon s'ouvre complètement:

  
km 7, miklos est encore fringant et l'horizon plat.
 
Notre chemin continue de longer la mer. Imaginez vous la scène, Miklos et moi à vélo, la mer à perte de vue, le ciel tout autour de nous, des cygnes, canards et autres oiseaux nageant ou volant juste à coté de nous, un chaud soleil printanier, une douce brise légèrement iodée nous caressant doucement le visage...

Bon, je vous arrête tout de suite, ça ne s'est pas passé comme ça.  Enfin presque. Tout est vrai jusqu'à la douce brise. En fait c'était plutôt du vent, pas très fort pourtant mais qui venait de face et qui donnait bien un effet de DANS TA FACE! Le vélo c'est bien, mais ça a quand même une Némésis: le vent. On peut survivre à la pluie, la neige, le froid, tout est une question d’équipement, mais le vent c'est vraiment difficile de lutter. D'ailleurs malgré tous mes efforts je peinais à dépasser les 11km/h, le vent (certes, délicatement iodé) me gelait peu à peu la mâchoire et mes jambes hurlaient à la torture. Donc ok, je ne suis pas fière de ça mais je me suis arrêtée de pédaler pour continuer le chemin à pied. Plusieurs fois. Il n'y avait pas que les jambes qui souffraient par ailleurs, en plus de l'effort, le bon air frais du large s'incrustait dans nos poumons, ouvrant pleinement les alvéoles qui étaient bien refermées après toutes ces années dans la pollution Parisienne. Je pense que ça leur a fait un choc.

A l'agonie, on est arrivés à notre premier arrêt. Une sorte de petite cabane que l'on avait aperçu au loin et qui permettait de pouvoir admirer la réserve aux oiseaux. Des personnes mieux préparées que nous y étaient déjà installés, en train de boire du thé chaud de leur thermos et regarder les oiseaux avec des jumelles. Rien de tout ça pour nous mais le paysage était magnifique et on voyait régulièrement des hérons et des cygnes s'envoler. Soit dit en passant, les cygnes ont peut être l'air très gracieux quand ils nagent mais on ne peut pas en dire autant de leur envol ou atterrissage, sans compter le bruit qu'ils font... La discrétion n'est pas leur fort.

Au loin mais pas trop loin, on voyait la cabane d'observation suivante et après notre bref repos, on se sentait tout à fait d'attaque pour la rejoindre!
Qu'est ce qu'on a pas fait là. Cette cabane était clairement maudite, on avait beau avancer, à pied, à vélo, en luttant contre le vent DANS TA FACE, la cabane s'éloignait dès que l'on s'en approchait, il n'y a pas d'autres explications possible. Ce n'est qu'au prix de multiples efforts et probablement d'un exorcisme ou deux que l'on a enfin pu atteindre la seconde cabane et sa vue:

 

Et au loin on apercevait la troisième cabane!  Sauf que ce coup-ci on allait pas se faire avoir et on a décidé de garder ce but pour la prochaine fois. Alors qu'on enfourchait nos montures pour repartir dans la direction opposée, une dame d'un certain âge passe devant nous en vélo, fraîche et sereine malgré le vent DANS LA FACE. Bon, ok, ça va j'ai compris, je ne suis pas super au point en endurance et en vélo. Mais ça ne peut que s'arranger, n'est ce pas? :(

Et le retour me direz-vous? Puisque l'on avait déjà fait 10km dans ce sens, il fallait bien les refaire dans l'autre mais contrairement à l'aller et son vent DANS TA FACE, le retour le vent était dans notre dos, on avait qu'à appuyer légèrement sur les pédales pour atteindre une vitesse de croisière de 25km/h un régal. Par contre, cela ne nous a pas empêché de nous faire doubler par des cyclistes. Enfin je pense que c'était des cyclistes, difficile à dire vu la vitesse à laquelle ils allaient, à peine dépassés on les voyait déjà loin, loin, loin. Toujours est il que le retour n'était pas trop difficile mais c'est avec plaisir et les joues bien roses que l'on a retrouvé l'appart et surtout *ouch* son canapé *aie* parce que mes jambes n'en pouvaient vraiment plus après cette petite escapade de 20km quand même.

En tout cas, cette balade va définitivement faire partie de nos sorties régulières. Mes jambes ont intérêt à s'accrocher. Prochain but: La troisième cabane!

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