lundi 5 juin 2017

Helsingør

Une fois n'est pas coutume, Miklos et moi sommes allés faire un peu de tourisme ce week-end. Notre cible: la ville d'Helsingør qui pour des raisons qui m'échappent s'appelle Elseneur en Français. Pour mon bien être mental, je vais continuer de l'appeler Helsingør.

Nous n'avons pas choisi cette ville au hasard, là bas se trouve un lieu que tout le monde à entendu parler au moins une fois dans sa vie:

Man er sjældent turist i sit land. Derfor lavede Miklos og jeg ikke en masse turist ting for et år siden. Men Miklos besluttede at besøge Helsingør, der hedder Elseneur på fransk. Det lytter for mærkeligt, tror du ikke? Derfor skal jeg sige Helsingør. 

Selvfølgelig valgte vi denne by, pga et sted alle hørte om før: 

Tadaaaa

Quoi? ça ne vous dit rien? Même pas si je vous dis "être ou ne pas être, telle est la question"? Le château de Kronborg est la scène principale de la pièce "Hamlet" de Shakespeare et de ce fait, un haut lieu touristique que Miklos, en mode Godzilla, tenta vainement d'écraser. D'ailleurs Hamlet était de mise au château de Kronborg. Des acteurs jouaient régulièrement des scènes dans des pièces ou la cour du chateau. Nous avons pu voir Hamlet courtiser Ophélie dans la cour du palais. Nous avons rencontré et discuté avec Polonius, le seigneur chambellan du roi, qui surveillait du coin de l'oeil la relation Hamlet/Ophelia. Nous avons également discuté avec le roi Claudius, qui m'a demandé comment se portait le roi de France. Considérant l'époque où se passait Hamlet, j'ai répondu que notre roi avait encore, étonnamment, toute sa tête. Mais que ça n'allait sans doute pas durer. Mais retournons à nos canons... euuuh moutons.


Graaawr!

Avec la Suède qui est pas loin (non vraiment pas....) Le château de Kronborg se devait d'être  bien fortifié et prêt à se défendre contre toutes attaques des Suédois, ce qui est arrivé assez régulièrement, sans grande surprise.

Il est beau mon canon, il est beau



Plutôt que de vous faire la visite chronologique, je vais commencer par notre tour dans la tour des canonniers. 145 marches au total, dans un escalier en colimaçon pas si large que ça. Mais la vue valait le détour.


Voici la cour intérieure du château et vous voyez la bande de terre juste en face? Celle qui parait vraiment pas loin du tout? Et bien c'est la Suède. Les deux pays sont tellement proches l'un de l'autre que le téléphone de Miklos voulait régulièrement passer sous couverture Suédoise.



Et il faisait beau, bien entendu. 

La visite de l'intérieur du château nous permettait de visiter plusieurs appartements, certains étant richement décorés de tapisseries.



Et les enfants avaient même des pièces réservées pour pouvoir jouer et dessiner.


Le paradis des légos!


La petite salle à manger restait quand même impressionnante. Mais moins que la salle de réception qui nous a tellement marquée que l'on a oublié de prendre des photos. Il faut dire que Hamlet et Laërte (fils de Polonius) étaient également en train de faire une démonstration d'escrime au milieu de la salle devant la reine et son nouvel époux. Vu que c'était la scène finale de la pièce de théatre, vous pouvez deviner que pas grand monde y a survécu.



Après être allé en haut du château, on est aussi aller visiter le bas. Les soubassements servaient d'écuries, de salles de stockage, de prisons. Comme des chauves souris habitent les lieux (et peut être aussi parce que c'est plus drôle comme ça), la plupart des pièces n'étaient pas éclairées, ou juste par une lampe à pétrole. On pouvait acheter des lampes de poche au magasin de souvenir mais nos téléphones portables marchaient très bien aussi. Dès l'entrée des soubassements, nous avons été accueillis par une figure emblématique du Danemark. Holger Danske ou bien "Ogier de Danemarche" pour les Français. Ce personnage apparaît dans le folklore Français dans la "Chanson de Roland"

chhhhhh, il dort.

La légende veut qu'en cas de réel danger pour le Danemark, Holger se réveillera de son sommeil pour le sauver.

Miklos n'a pas pu résister et a endossé ce rôle un court moment.



Pas grand chose d'autre à dire sur les soubassements, juste qu'il faisait vraiment froid! Après la visite des appartements royaux et un petit tour sur les remparts, nos nous sommes dirigés vers la ville pour manger un morceau. En fait, nous n'avons pas eu à aller bien loin puisqu'il y a un mois à peine a ouvert un madmarked, qui est un peu l'équivalent de Papirøen.

Puis nous nous sommes dirigés vers le centre ville. Non sans s'arrêter au cloître de l'église de Sainte Marie. L'église en elle même était fermée, mais le chemin du cloître était juste magnifique.






Le centre ville était mignon, et n'était pas sans me rappeler Rouen avec toutes ses maisons à colombages.

Il se faisait déjà tard et avons fait une dernière visite avant de rentrer. Petit tour au cimetière donc, qui comme je l'ai déjà dit est l'équivalent de se balader dans un parc avec des pierres tombales de ci de là. Mais ce coup-ci, notre œil a été attiré par quelque chose d'inhabituel.


Un drapeau français dans un cimetière danois, ce n'est pas courant.

Et fransk flag i en dansk kirkegård.. det er ikke en ting, man ser tit. 


"Ici reposent 40 soldats français, morts sur cette terre amie à leur retour de captivité. 1918-1919
sans avoir pu revoir leur patrie victorieuse. Ce monument a été érigé par des amis danois en 1920, cette année où le drapeau danois flottait à nouveau sur la Jutland du sud"

Teksten siger: "Er hviler 40 franske soldater, døde på denne venligt sindede jord under deres hjemrejse fra fangenskab 1918-1919, uden at kunne nå hjem til deres sejrrige fædreland - dette monument er rejst af danske venner i 1920, det år, da Dannebrog på ny vajede i Sønderjylland"

En l'absence d'autre information, il nous a fallu élaborer des hypothèses sur pourquoi ces soldats sont morts en terre amie après la guerre. Un indice était les dates de leurs morts. Le premier était mort le 30 Décembre 1918, le dernier le 28 janvier 1919. 40 morts en un mois ressemblaient plus à une épidémie qu'un après coups des blessures de guerre. Une plaque commémorative qui j'avais raté à mon premier passage, corroborait mon hypothèse:

Erik Uttenreitter 22 Janvier 1919. Mort au chevet des soldats français"

"Erik Uttenreitter d. 22. januar 1919. Døde ved deres hovedgærde"

Hypothèse bien confirmée, Erik Uttenreitter était un jeune médecin danois qui a succombé au même mal que les soldats français qu'il traitait: la grippe espagnole.


Bref, une journée intéressante. De temps en temps faire le touriste ne fait pas de mal!

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